Presles, située en pleine Vallée Noire fut un lieu très important du XIIIème au XVème siècle. Son château fort, aménagé depuis le bord de l’Indre, sur la plate-forme de Presles, allait vraisemblablement des anciennes tuileries jusqu’au-delà de la ferme actuelle, d’après les descriptions, avec aussi son tumulus. Sur celui-ci devait être construit au sommet une petite forteresse d’une seule tour où se plaçaient les vassaux du seigneur, le seigneur et sa famille ainsi que l’élite de ses chevaliers. La chapelle St Jean, certainement antérieure au tumulus était située à droite. Elle fut démolie peu avant 1800. A côté de la Chapelle existait le cimetière.
Presles ou “la terre de Presles” fut l’une des plus considérables de la contrée et sa juridiction, l’une des plus étendues allant de Montville Fredefond, Chœurs, maison bon, Villejauvet, l’age Bellegarde, Thezet, et le chemin de Tranzault à Mers. Elle avait le titre de châtellenie et relevait de la baronnie de Châteauroux.
De l’illustre famille de Presles, nous ne pouvons citer que quelques noms :
* Evrard de Pratellis en 1176,
* Humbert de Praelles. Seigneur de Saint-Amand en 1266,
* Bernard de Praelles en 1270 et 1292,
* Philippon de Presles en 1376 et 1391,
* Jeanne de Presles épouse Macé de Greuille citée dans des actes de 1373 et 1408.
* Presles appartient ensuite, à la famille Guérin : Pierre, seigneur de Mâron, en 1420 – Louis Guérin en 1457 – Jean Guérin est cité comme seigneur de Presles en 1453 et 1475.
A partir de 1507, la disparition de Presles profite au Magnet propriété voisine. Tous les droits de haute Seigneurie étaient attachés à la motte du dit lieu.
Puis, la châtellenie de Presles fut vendue vers 1518 à François de la Queille seigneur du Magnet. La seigneurie de Presles était rattachée à celle du Magnet et vouée à l’écroulement total en 1547. D’après les archives départementales, Anne une des filles hérita de Presles, Montipouret et Vaux.
Les terres du Magnet et de Presles passent successivement entre les mains de différentes familles.
Guillaume Pot de Rhodes devient en 1567 propriétaire par héritages successifs de Presles et du Magnet. Il mourut en 1603.
En 1721, l‘acquisition du Magnet et de Presles par Louis Charles de la Porte ne se fit point sans quelques difficultés (procès avec le curé de Mers).
Louis Charles de la Porte rénova le magnet et mourut en 1745. Son neveu, Pierre Jean François de la Porte, né en 1719 seigneur et propriétaire de vingt-deux fiefs, fit ériger en 1748 ses terres du Berry, en MARQUISAT DE PRESLES dont le chef-lieu fut établi au château du Magnet qui prit le nom de château de Presles, Les deux châtellenies de Presles et du Magnet séparées depuis plus de 250 ans étaient de nouveau réunies.
A son époque glorieuse, le Marquisat de Presles avait des droits importants sur une vingtaine de paroisses y compris la Châtre. Il avait, entre autre, le droit honorifique en l’église de Mers, le droit de banalité (servitude consistant dans l’usage obligatoire et public d’un bien appartenant au seigneur) sur tous les habitants de Mers de même que sur tous les habitants et justiciables au delà des limites de l’ancienne justice de Mers, Presles et le Magnet.
* Le droit de rivière : le droit de tenir maladerie et hôtel Dieu dans l’ancienne ville de Presles
* Le droit de four banal
* Le droit de paisson (pâture)
* Droit de donner toute mesure pour le grain, vins et nombreux autres droits sur les communes alentours
* Droit au marché public chaque vendredi
* Droit de justice : audience de 8 jours en 8 jours. Mais aussi de foires, marchés et assemblées.
Presles était le siège d’un Marquisat où se tenaient des audiences de justice de 8 jours en 8 jours, des foires, des marchés, assemblées. Des souterrains partaient en direction des châteaux de Chanteloube, de Sarzay, de Bois de Rouiltoux, Puy Magré, Lys St Georges desservant au passage Bellegarde. A partir de 1567, la disparition de Presles profite au Magnet propriété voisine.
Voici ce que Guillaume Pot de Rhodes nous rapporte dans son « aveu et dénombrement » de 1507 :
« la Seigneurie et châtellenie de Presles consistant en droits, devoirs, prérogatives ou prééminences qui s’ensuivent, le chastel, maison et place-forte dudit lieu de Presles étant à présent en ruines avec la motte dudit lieu environnée de fossés encore apparents, place, jardin et cour dudit chastel, avec le colombier et tout droit de justice haute, moyenne et basse, fourches patibulaires à deux piliers… Moulin banal et droit de pèche…; fief, chastel, terre et seigneurie du Magnet consistant en un grand et beau chastel et maison-fort, avec tours, mâchicoulis, en bois de haute futaie appelé la Touche du Magnet, droit de justice haute, moyenne et basse… »
L’abandon et l’écroulement de Presle par manque d’entretien dateraient entre 1487 et 1547 d’après les archives départementales. Des pierres du château fort de Presles auraient servi à reconstruire le château du Magnet en piètre état mais revenu dans de meilleures mains. Presles au moment de l’écroulement appartenait au comte de Châteaubriant. Le bel édifice du Magnet en prenait tout naturellement le nom, les droits, les devoirs et les prérogatives.
En 1776, Pierre Jean de la Porte, joueur et dissipé vendit ses biens au Comte de Chabrillan, militaire.